Voyage Autrement #1

Le tourisme ✈️

Avant-propos

Je tenais à préciser, avant que cet article ne commence, que le contenu de cet écrit est tiré non seulement de mon expérience personnelle mais particulièrement et en grande majorité d’autres sources que je citerai tout en bas. Je ne suis ni professionnelle, ni historienne, ni anthropologue, mais une étudiante animée par ses envies de découverte. Mon article sur le plan scientifique a la même valeur qu’un gravier sur le parking d’un laboratoire. Mon intention est de partager mon intérêt pour le voyage, le vivant, la diversité, et d’autres choses passionnantes. Je souhaitais également attirer l’attention, comme d’autres le font très bien, sur l’importance de prendre soin de notre environnement, d’ouvrir notre curiosité à l’autre et à nous-même, à l’avant et à l’après, à l’ici et l’ailleurs. Je suis ouverte aux commentaires et aux échanges. Merci de votre indulgence. J’espère que ça vous plaira !

Introduction

Avant de commencer à proposer des astuces pour voyager de manière plus écologique et éthique, il me paraissait essentiel de parler du voyage à travers l’histoire afin d’essayer de comprendre comment et pourquoi l’homme se déplace dans l’espace. Le voyage a t’il toujours été si facile ? L’autre bout du monde a t’il toujours était si accessible ? Les motivations de déplacement ont-elles toujours étaient les mêmes ? Comment le tourisme est-il né et quelles ont été les conséquences de son activité sur l’environnement et les sociétés humains ?

Mais en fait… De quoi parle-t-on exactement lorsque nous parlons de voyage et de tourisme ?

Il existe de nombreuses façons de définir le voyage. On parle par exemple d’un déplacement dans l’espace, effectué vers un point plus ou moins éloigné, avec un aller avec ou sans retour. Partir de chez soi avec des motifs et des raisons personnelles ou professionnelles. Certaines définitions parlent même de voyage lorsque nous passons à minima une nuit en dehors de chez nous.

Selon l’INSEE, le tourisme “comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité.“

Tandis que le voyage éco-responsable est, selon l’Organisme Mondiale du Tourisme, “un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil”.

Cela prend donc en compte des critères éthiques, écologiques et durables.

Depuis quand et pourquoi L’Homme voyage-t’il ?

Selon mes recherches, il semblerait que L’Homme se déplace depuis l’origine de l’Humanité. Cependant, cela n’a pas toujours été réalisé de la même manière, ni pour les mêmes raisons.

Premièrement, le voyage a été motivé par :

– des raisons pratiques ou de survie (famille et vie sociale, commerce, explorations, guerres)

– comme un moyen d’étendre son territoire et de communiquer avec d’autres individus

– pour partager et découvrir de nouvelles connaissances (ex : architecture, manufacture, littérature ou même, religion).

Voyager a permi de découvrir de nouvelles espèces animales et végétales, de tester les limites du corps humain, de mener des expériences sociologiques et même de découvrir de superbes spécialités culinaires que je suis très heureuse de pouvoir retrouver dans mon assiette de temps en temps !

En France, le voyage prend un autre tournant entre la fin du XVIIIe et le début du XXe siècle en s’intégrant peu à peu à la conception du loisir. Les gens ne se déplacent plus par besoin ou nécessité mais par envie. Le tourisme va se démocratiser et engendrer ce que nous pouvons aujourd’hui appeler le tourisme de masse.

L’industrie du tourisme prend de plus en plus de place dans l’économie et les sites demandent à être plus attractifs. Ce n’est plus le voyageur qui s’adapte à sa destination mais l’inverse, ce qui créé un réel bouleversement culturel et environnemental dans les endroits les plus prisés par les touristes.

Le voyage est également pratiqué de nos jours à des fins personnelles, afin de vivre un choc culturel, un changement de perspective, voire une révolution intérieure. Le voyage, pour certain peut aussi être vu de manière spirituelle. Déambuler dans l’espace tout en explorant à l’intérieur de soi afin de se découvrir dans différents environnements et d’évoluer en tant qu’individu.

Pour se questionner : Selon toi, cette motivation de voyager est-elle uniquement personnelle si cela permet de changer les relations entre les hommes et leur environnement ?

Comment l’Homme fait-il pour voyager ?

Les premiers déplacements se sont faits à pied, à cheval, en bateau…

L’arrivée du chemin de fer et des bateaux de croisières rendent le tourisme plus accessible. Les temps de trajets diminuent considérablement : les différents endroits du monde se “rapprochent”. Le gain de temps est alors considéré comme étant la condition principale du choix du moyen de transport.

Cependant, aux désirs de voyage rapides s’ajoutent pour ceux qui ont les moyens les envies de luxe et de confort. L’offre s’adapte rapidement à la demande et l’on voit apparaître le wagon restaurant ou encore le wagon couchette dans les trains (inventions de George M. Pullman, figure phare de l’industrie du tourisme) mais encore les croisières de luxe dans les bateaux. Les moyens de transports luxueux vont jusqu’à se coordonner avec les hôtels et avec les guides/bibles de voyage. C’est une révolution qui devient très populaire mais malheureusement cela va rendre les voyageurs autonomes et ceux-ci vont moins se tourner vers les intermédiaires locaux, incitant à la concurrence et modifiant les organisations et pratiques locales.

C’est à cet instant que dans la société occidentale le voyage s’est considérablement développé et démocratisé. Le chemin de fer qui jusque-là dominait les autres moyens de transport se fait concurrencer par l’automobile au cours du XXe siècle, puis par l’avion. Les pratiques évoluent, de nombreuses technologies permettent de nouvelles formes de déplacement efficaces mais destructrices.

Il reste cependant quelques irrésistibles qui se vouent toujours au voyage de manière responsable. Et ça, c’est beau !

Quelles sont les conséquences néfastes du tourisme ?

Il est merveilleux que les trésors du monde soient de plus en plus accessibles, et comme nous avons pu le voir plus haut, le voyage a permi à l’humanité de se développer en tant que groupe : il a donné accès a des échanges d’informations, à des découvertes, à des expériences authentiques et à de nombreuses choses merveilleuses. Cependant, les conséquences néfastes que celui-ci a eu sur l’environnement ne sont ni à nier, ni à minimiser.

– Les activités touristiques vont à contre-sens du bien-être de l’environnement… : utilisation des ressources naturelles, pollution de l’air, des sols et de l’eau, conséquences négatives sur le plan de la consommation d’énergie et de carburants fossiles, de fragmentation des paysages et écosystèmes par les infrastructures de transports et d’émissions de gaz à effets de serre et autres polluants. De plus, le nombre de zones inaccessibles, non cartographiées ou inconnues diminuent voir… disparaissent.

– … ont des impacts sociaux considérables… : Par exemple, certaines activités touristiques utilisent des ressources (exemple : eau) aux dépend d’autre activités essentielles aux populations locales (exemple : agriculture).

– … et l’expérience peut être biaisée, irresponsable et irrespectueuse : les touristes prennent de moins en moins le temps de découvrir la réelle essence de leur destination et s’en approprient la culture. La mode est à l’authentique et certains se permettent d’aller de plus en plus loin dans leur immersion culturelle. On peut alors dire que certains touristes “consomment” le voyage.

Quelques chiffres pour parler voyage…

1,4 milliards : touristes entrants en 2019

6% : pourcentage de contribution du secteur aérien dans le réchauffement climatique

11% : des émissions de gaz à effet de serre en France sont générées par le tourisme soit 118millions de tonnes de CO2 en 2018

…éco-responsable :

152 millions : personnes ayant choisi une destination éco-touristique en 2022 soit une augmentation de 25% par rapport à 2016

64% : français se sentant concernés pas la notion de tourisme durable.

2/3 : part des Français déclarant prendre en compte des critères de tourisme durable

3 : nombre d’actions de tourisme durable qui recueille une forte adhésion chez plus de la moitié des français soit : le respect des règles de recyclage locales, le soutien des producteurs et entreprises locales et l’utilisation des mobilité douces et partagées une fois sur place.

Comment peut-on faire pour voyager de façon plus écologique et éthique aujourd’hui ?

– Choisissez bien votre mode de transport : le choix du moyen de transport va avoir un impact sur l’empreinte carbone de votre voyage. Pour réduire celle-ci, nous te conseillons d’éviter les avions et tes jets privés 😉 et de te rabattre vers les bus, les trains ou encore les bateaux dans certains cas. Mais dans la mesure du possible, et parce que le défi c’est ce qui nous excite ici, il est également possible d’utiliser l’auto-stop, le vélo ou la marche ! Non seulement tu voyages plus lentement, mais en plus tu as beaucoup plus de chances de faire de super rencontres !

– Faites attention à votre mode de consommation : Les quelques astuces concernant les achats que nous pouvons te conseiller afin de faire attention à ta consommation sont d’acheter des vêtements de seconde main (pour cela il suffit de se renseigner où sont les meilleures fripes ou lieux où tu peux acheter des textiles déjà utilisés), faire les marchés (super idée si tu veux des produits frais, locaux, sains et pas cher. C’est aussi un lieu de rencontre et de partage, bref… vive les marchés !), acheter des objets réutilisables (cela permet de réduire sa consommation en plastique et de limiter ses déchets. Il est possible de se constituer un petit kit de produits d’hygiène ou alimentaires qui te servira très longtemps… même après votre voyage.) et enfin favoriser les circuits courts (acheter un maximum local permet non seulement de réduire son empreinte carbone mais aussi de faire vivre les producteurs locaux. C’est écologique, c’est éthique… on aime !).

– Soyez curieux et à l’écoute de votre environnement : Il est fondamental de se renseigner sur son lieu de destination et de prendre conscience de l’impact que peut avoir notre déplacement sur notre environnement et les populations locales. Chaque lieu que nous visitons a son essence, ses besoins, ses spécificités, sa culture et mérite que nous le respections pour celles-ci. Pour cela, il est important de faire preuve de curiosité et de faire face à ses préjugés afin de s’ouvrir pleinement à la différence. La curiosité vous permettra à la fois de découvrir de nouvelles choses mais aussi de voir la diversité du monde. Et selon nous, prendre conscience de la diversité c’est lutter contre l’ignorance et contre la peur de l’autre. Chaque espace nécessite son attention et que nous nous adaptions.

– Faire des activités à faible empreinte carbone : Même si faire un tour de jet-ski ou un saut en parachute sont des activités très tentantes, elles ne sont malheureusement pas les meilleures pour notre planète. Nous te conseillons donc de te munir d’un guide de voyage vert ou d’en parler avec les organismes touristiques locales pour t’aider à trouver des activités à faible emprunte carbone sur le lieu de tes vacances. Croyez-le, ça n’enlèvera aucune adrénaline !

– Adoptez les bons gestes où vous logez/restez : même si l’on est en vacances, il est important de garder les bons gestes avec les ressources que nous utilisons au quotidien. Et cela, peu importe où l’on se rend. On va parler ici d’économie d’eau et d’énergie, de tri des déchets, du respect de l’hygiène, de cuisine. Bien sûr, tout cela se fait dans la mesure du possible, il sera plus facile de prendre une douche en ruisseau si l’on va en montagne que si l’on va en pleine ville.

– Apprenez le jargon local : Ce conseil est intéressant car il permet à la fois de s’investir dans l’apprentissage d’une nouvelle langue, de communiquer plus facilement sur tes besoins et envies tout en étant mieux compris et de faciliter toutes les taches éco-responsables pour suivre des indications, demander de l’aide, lire des produits d’emballage, et bien d’autres… Il est également très utile lorsqu’autrui a besoin d’aide, c’est beaucoup plus facile d’aider quelqu’un quand on a des notions dans sa langue.

– Uttilisez des applications écolos de voyage : Elles sont très pratiques pour trouver des points d’eau, de recyclage, te lancer des défis, voir les magasins éco-responsables, éviter le gaspillage, faire du co-voiturage ou encore supporter des projets sociaux ou environnementaux. Quelques applications que nous pouvons te proposer et que nous avons testé sont : Ecosia (moteur de recherche qui plante et protège des arbres), Go Zero Waste (pour trouver des points de recyclage, se lancer des défis ou trouver des magasins éco-responsables), to good to do (pour manger dans des restaurants locaux tout en évitant le gaspillage). Attention cependant, les applications ne sont pas présentes dans tous les pays.

– Privilégiez les expériences aux souvenirs matériels : La surconsommation est l’un des phénomènes les plus destructeurs de notre siècle. Tout comme l’est la surproduction. Nous sommes constamment confrontés à notre envie de consommer et c’est normal. Pour lutter contre cela il est conseillé lorsque l’on est en déplacement de limiter sa consommation, en souvenirs matériels. Par exemple, prenez des photos, écrivez des lettres, dessinez vos paysages, faites vos propres cartes postales.

– Faire du volontariat : Une très bonne manière de partir en voyage est finalement de le faire dans le cadre du volontariat. S’investir dans un projet donne l’opportunité de s’intégrer dans la vie culturelle du pays/de la région visité(e), de faire de nouvelles rencontres, d’apprendre de nouvelles compétences, de voyager au moindre coût (possibilité d’être nourri / logé / blanchit) ou tout simplement de partager un message d’altruisme et de solidarité. Malheureusement il existe de nombreuses dérives autour du volontariat avec des missions qui ne sont pas toujours à objectifs solidaire. Il est donc important de faire attention de l’organisme avec lequel vous vous engagez.

– Partir près de chez vous : Partir moins loin mais mieux ! Qui n’a jamais été dépaysé en allant simplement dans le département voisin ? En discutant avec quelqu’un qui vient de l’autre bout de notre pays ou du pays limitrophe ? Il est souvent recommandé de partir près de chez soi pour des petits voyages et cela pour pleins de raisons. On évite les visas et tout l’administratif, on fait du bien à notre environnement, on soutient l’économie locale et on s’intéresse ou découvre l’environnement dans lequel on vit.

Conclusion

L’homme voyage depuis toujours mais ses motivations et ses moyens ont et continuent de fortement évoluer. Se déplaçant par besoin à l’origine, il se déplace à présent de plus en plus par envie et cela est largement facilité par de nombreuses infrastructures et organisations touristiques.

Aujourd’hui, trop de touristes négligeant leur impact sur l’environnement ou sur les populations locales. Malgré les efforts fournis par certains, il existe toujours un manque d’information qui fait que des voyageurs ne sont pas conscients des conséquences de l’activité touristique. Il est clair que nous ne pouvons pas continuer de voyager (pour le plaisir) comme nous le faisons aujourd’hui sans aggraver les conséquences qui sont déjà dévastatrices.

Heureusement, de nombreuses méthodes permettent de garder le plaisir du voyage tout en étant + éthique, + écologique et +durable. Nous avons vu qu’il pouvait être autant satisfaisant de prendre des vacances en faisant des écarts sur le confort et sur les destinations lointaines. Il est par exemple plus facile de rencontrer du monde, passer un bon moment de convivialité et de partage et de favoriser les économies locales lorsqu’on va sur un marché que lorsqu’on va en supermarché. En plus les solutions responsables sont souvent les moins chères quand on sait où les chercher 😉 .

Pour se questionner : Et toi ? Serais-tu prête à mettre ton confort de coté pour mieux servir les causes environnementales et sociales ?