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Le processus de domestication

La philosophie Toltèque part du postulat selon lequel chaque individu est « domestiqué »

Autrement dit, nous sommes conditionnés à croire et respecter les règles introduites dans notre esprit dès la naissance.

Ce processus s’opère par exemple lorsque l’adulte apprend à l’enfant comment se comporter en société. Pour apprendre, ce dernier doit monopoliser son attention. Et c’est cette attention captée par les adultes qui sélectionne ce qui doit être accordé du reste ; que croire et ne pas croire.

Ainsi le nouveau-né, au départ exempt de tout conditionnement, finit par apprendre une réalité ; celle qu’il a assimilée au travers de tous ses enseignants.

Plus ancré encore, il s’accorde avec cette nouvelle réalité dans son mental et cette dernière finit par diriger le reste de sa vie.  

“Voilà comment on apprend lorsqu’on est enfant. Nous croyons tout ce que les adultes nous disent. Nous sommes d’accord avec eux et notre foi et si forte que le système de croyance contrôle tout le rêve de notre vie. C’est le processus de domestication.”

Passage issu du livre Les quatre accords Toltèques

Nous découvrons le langage puis nous sommes d’accord pour que les mots aient un sens.

Nous découvrons la vie en société puis nous sommes d’accord sur ce qui est bon et ce qui est mauvais ; ce qui est beau et ce qui est laid ; ce qui est juste et ce qui est faux.

Nous découvrons la punition et la récompense puis nous avons peur de la première et courrons après la deuxième.

Nous commençons à juger les autres à partir de notre réalité et avons peur d’être jugé par la leur. Naissent ainsi le juge et la victime en nous. Accompagnés par l’ensemble des croyances que nous avons accordées, ils forment à eux trois le parasite mentale ou plus communément appelé : l’égo.

Finalement, une simple attention captée pour « signer » des accords se transforme, par la répétition, en une identité, des croyances ancrées et un système de vérité sur la défensive que l’on nomme « égo ».

Dans ce processus il existe sans doute des apprentissages utiles à l’individu comme à la société, en revanche certains accords du système de croyances entravent la liberté, le pouvoir personnel et font vivre des émotions négatives à répétition.

Prendre conscience de tous les accords que nous avons signés représente le processus inverse et une « dédomestication » : garder les accords utiles et désaccorder les inutiles est synonyme de liberté retrouvée. C’est ce que propose la sagesse Toltèque ; accorder uniquement quatre croyances et principes qui nous mènent à l’émancipation de l’égo :

Les 4 accords
  • Que votre parole soit impeccable
  • Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle
  • Ne faites aucune supposition
  • Faites toujours de votre mieux

La parole impeccable ; se libérer du poison émotionnel collectif

La parole traduit l’intention – même plus – elle est un pouvoir créateur. C’est la capacité à s’exprimer, à penser et donc à créer des évènements de vie.

Comme une lame à double tranchant, elle a le pouvoir de créer les plus beaux rêves ou de tout détruire.

Avoir une parole « impeccable » signifie avoir une parole qui ne va pas à l’encontre de soi-même.

Ce que tu juges à l’extérieur, tu le réprimes à l’intérieur. Ainsi, juger, critiquer autrui ou soi-même, c’est aller à l’encontre de soi-même.

A l’inverse, avoir des paroles d’amour fait du bien aux autres, à soi-même et révèle le niveau d’amour qui réside en nous.

Le toltèque utilise le terme de « magie » pour caractériser l’utilisation de la parole. Vous avez le choix d’être un magicien lumineux en usant d’une parole impeccable ou un magicien noir en médisant.

“Vous pouvez évaluer le degré auquel votre parole est impeccable à l’aulne de l’amour que vous avez pour vous-même.” 

Passage issu du livre Les quatre accords Toltèques

Avoir une parole impeccable c’est faire bon usage de notre énergie, assumer la responsabilité de nos actions, rompre avec la médisance.

Ayant conscience que la domestication est si puissante pour l’humanité, ayons une parole impeccable afin que les croyances à accorder soient tournés vers la liberté, la paix ou plus globalement la vérité.

Une affaire personnelle ; l’égo à son paroxysme

Faire une affaire personnelle de tout et pour toute chose est l’activité de prédilection de l’égo.

Ce dernier adore être au centre de l’attention. Nous nous sentons importants et concernés soit en pensant que notre jugement/avis est pertinent ou attendu, soit en prenant le rôle de la victime et en se plaigant de ce qui (nous) arrive ou des choses que les autres font/disent. Les Toltèques appellent cela « l’importance personnelle ».

“Nous en faisons une affaire personnelle lorsque nous pensons que les vérités qui sont nôtres concernent aussi les autres, ou que les croyances des autres peuvent impacter les nôtres.”

UOM

Ne pas en faire une affaire personnelle, quoi qu’il arrive, permet de se protéger des « magiciens noirs ».

C’est un exercice pour nous rappeler que les paroles de médisance – qu’elles soient tournées contre nous ou contre autrui – ne sont que le point de vue de l’interlocuteur dicté par sa propre domestication.

“Quand les gens me disent Miguel, tu es le meilleur je n’en fais pas une affaire personnelle et quand ils me disent Miguel tu es le derniers des derniers, je ne le prends pas non plus personnellement.”

Passage issu du livre Les quatre accords Toltèques

Ne jamais en faire une affaire personnelle c’est rompre avec l’importance personnelle et s’offrir le doute sur nos croyances ancrées.

Faire des suppositions ; l’allié de la peur

Nos suppositions précèdent la parole médisante et/ou le fait d’en faire une affaire personnelle et sont souvent incitées par nos accords les plus importants.

Supposer est comme une seconde nature pour l’esprit qui aime tout comprendre et justifier pour se rassurer. On pourrait dire que le mental est d’une nature anxieuse et qu’il a trouvé le mécanisme de suppositions pour la gérer. Mais c’est probablement pire. Parce qu’afin de nous rassurer, nous affirmons que notre supposition est vraie et causons bon nombre de problème en conséquence.

Nous supposons que les autres savent ce que nous voulons puis le leur reprochons. Nous supposons que les autres doivent agir comme nous le ferions puis le leur reprochons. Nous défendons nos suppositions et donnons tort aux autres. Nous supposons également sur les suppositions des autres. Comme nous supposons que les autres pensent et ressentent comme nous alors nous n’osons pas être nous-même de peur d’être jugé, puisque nous nous jugeons nous-même.

Alors, pour remplacer les suppositions, le toltèque propose de poser les questions. Dans le but de clarifier au mieux une incertitude et en favorisant le focus sur du factuel.

Cela permet ainsi d’éviter les affaires personnelles faciles mais aussi et surtout de briser la croyance selon laquelle nous savons déjà tout. Car si nous sommes capables de reconnaître que nous ne savons pas et que nous sommes « ok » avec cela, alors le lâcher prise peut naître en nous.

Toujours faire de son mieux

En saisissant qu’avoir une parole impeccable nous permet de créer une histoire merveilleuse, il semble logique de ne vouloir exprimer que des paroles « justes » et bienveillantes.

En prenant conscience que se sentir concerné par ce que les autres disent et ce qui nous arrive nous enferme dans le rôle de victime et m’empêche d’exprimer qui nous sommes, alors inévitablement chaque affaire personnelle sera bannie.

Finalement, comprenant que les suppositions forment le poison qui nous enferme dans un mental en plein brouhaha, il est naturel de nous tourner vers la sagesse toltèque et d’entamer l’entraînement de l’esprit à nous focaliser sur le factuel.

En bref, une plus large conscience de sa propre domestication nous pousse à respecter plus encore ces trois accords, en vue de triompher du parasite (l’égo). Mais « faire de son mieux » est la seule véritable façon de s’éveiller.

Pour illustrer cet accord, voici un dialogue d’un conte spirituel zen, dans lequel un homme (H) souhaite atteindre l’éveil et se rend auprès d’un maître zen (M).

H : Je souhaite atteindre le nirvana, en combien de temps puis-je espérer réussir si je médite quatre heures par jour ? 

M : Si tu pratiques quatre heures par jour, tu peux espérer atteindre l’éveil après vingt années.

Convaincu qu’il peut faire mieux l’homme demande :

H : Et si je médite huit heures par jour ?

M : Alors il t’en faudra quarante.

“Bien que chaque voie spirituelle nécessite une auto-discipline, le perfectionnisme provoque de la culpabilité, ce qui est un frein à notre évolution.”

UOM

L’acharnement et le désir (tous deux issus de l’égo) sont des vecteurs de culpabilité et de frustration eux même freins à l’éveil spirituel.

L’échec quant à lui est l’unique façon d’apprendre. Ainsi lorsque vous échouez sur un point quelconque de votre vie ou bien sur le respect de l’un des accords ; pas de place pour la culpabilité, seulement apprenez, puis recommencez à nouveau de votre mieux. On ne peut pas faire mieux que notre mieux. Faisons simplement de notre mieux car c’est déjà le niveau optimal. Finalement, faire de son mieux est l’accord illustrant le moyen « d’atteindre » les trois premiers.

Devenir un maître Toltèque

“En faisant de votre mieux, l’habitude de mal utiliser votre parole, celle de faire une affaire personnelle de tout et celle de faire des suppositions vont se manifester de moins en moins souvent. Si vous faites continuellement de votre mieux vous deviendrez un maître de la transformation et c’est la pratique qui fait le maître.”

Passage issu du livre Les quatre accords Toltèques

Reconnaître ce que l’on est vraiment

Le but de l’existence est de rencontrer sa véritable nature. Sans domestication, l’être humain est destiné à vibrer amour et joie ; ce qui lui est possible de (re)trouver en appliquant les quatre accords Toltèques. Il rompt ainsi avec la fausse identité qu’est l’égo.

Concluons par un passage du livre :

Le mode de vie heureux est possible seulement vous confondez votre identité avec vos croyances. Vous sentez la présence du parasite et croyez qu’il est vous. D’où la difficulté à vous détacher de lui et à créer un espace où vivre l’amour. Vous êtes attachés au juge et à la victime. La souffrance vous donne un sentiment de sécurité car elle vous est si familière. Mais il y a vraiment aucune raison de souffrir. La seule raison pour laquelle vous souffrez c’est parce que vous l’avez choisi. La même chose vaut pour le bonheur ; la seule raison pour laquelle vous êtes heureux est parce que vous en faites le choix. Le bonheur comme la souffrance est un choix.

Quel est le vôtre ?